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Nik Marcel (2Language Books)

Sunday 24 November 2013

Le Petit Lord Vol.2 (French)

Little Lord Fauntleroy
Le Petit Lord
(English & French)
English partly translated anew from French.
Copyright © 2013 Nik Marcel
All rights reserved.
2Language Books
(A Bilingual Dual-Language Project)

Le Petit Lord Vol.2

Chapitre I

Il était déjà tard dans l’après-midi, le lendemain, quand le coupé contenant le petit lord et M. Havisham enfila la longue avenue qui conduisait au château.
Le comte avait donné l’ordre que son petit-fils arrivât pour dîner avec lui, et, pour quelque raison qu’il ne jugea pas à propos de communiquer à personne, il voulait que l’enfant fût introduit seul dans la chambre où il avait l’intention de le recevoir.
Comme la voiture montait l’avenue, lord Fauntleroy, appuyé mollement sur les coussins, suivait avec le plus grand intérêt la perspective qui se déroulait à ses regards.
Par le fait, rien ne le laissait indifférent: ni le confortable coupé avec les deux superbes chevaux qui y étaient attelés, ni leurs harnais magnifiques, ni le cocher et le valet de pied avec leurs livrées resplendissantes, ni même la couronne peinte sur les panneaux, et il se promettait de se faire expliquer ce qu’elle signifiait.
Quand la voiture atteignit la grande grille du parc, il se pencha à la portière pour mieux voir les deux lions de pierre qui décoraient l’entrée.
La grille fut ouverte par une jeune femme fraîche, de bonne mine, qui sortit d’une jolie maisonnette couverte de lierre, située près de l’entrée.
Deux enfants l’accompagnaient. La bouche ouverte et les yeux arrondis par la curiosité, ils se mirent à regarder le petit garçon qui était dans la voiture et qui, lui aussi, les regardait.
La femme fit une révérence en souriant au petit lord, et sur un signe d’elle les deux enfants l’imitèrent.
«Est-ce qu’elle me connaît? demanda Cédric. Elle croit me connaître, bien sûr.»
Et retirant son bonnet de velours noir, il la salua à son tour d’un air de joyeuse humeur.
«Comment allez-vous? lui dit-il. Bonne après-midi!»
La femme eut l’air charmé. Le sourire s’élargit encore sur sa bonne figure, tandis que ses yeux bleus brillaient de contentement.
«Que Dieu bénisse Votre Seigneurie, dit-elle, que Dieu bénisse votre aimable visage! Bonne chance et bonheur à vous! Soyez le bienvenu!»
Lord Fauntleroy agita encore une fois son bonnet en lui faisant un nouveau signe de tête amical.
«Cette femme me plaît, dit-il à M. Havisham, quand il l’eut perdue de vue. Elle a l’air d’aimer les enfants. Je serais bien aise de venir jouer de temps en temps avec les siens; j’ai peur qu’ils n’aient pas beaucoup de camarades.»
M. Havisham ne jugea pas à propos de lui dire que probablement il ne lui serait pas permis d’aller jouer avec les enfants des gardes du parc.
Il pensa qu’il serait temps plus tard de lui donner cette information.
La voiture roulait entre les grands et beaux ormes croissant de chaque côté de l’avenue, et étendant leurs énormes branches qui se recourbaient en arche au-dessus de la tête de Cédric.
L’enfant n’avait jamais vu de si gros arbres.
Il ne savait pas que le domaine de Dorincourt était un des plus vieux de toute l’Angleterre, que son parc était un des mieux plantés, et que ses avenues étaient presque sans égales; néanmoins, il voyait bien que tout cela était magnifique.
Il prenait plaisir à regarder le soleil couchant envoyer ses flèches d’or entre les branches touffues; il jouissait de la parfaite tranquillité qui semblait régner sous ces superbes ombrages; il admirait la manière dont ils étaient disposés, tantôt pressés les uns contre les autres, et laissant à peine le regard glisser entre leurs épais fourrés, tantôt isolés ou groupés sur de vastes pelouses.
De temps en temps la voiture atteignait des espaces couverts de fougères; dans d’autres, le terrain était tapissé de fleurs sauvages.
Plusieurs fois Cédric poussa une exclamation de joie en voyant un lapin sauter du taillis sur la route, puis y rentrer bien vite, son petit bout de queue blanche se dressant derrière lui; ou bien c’était une compagnie de perdrix qui s’envolait avec un bruissement d’ailes, ce qui faisait battre des mains au petit lord.
«C’est un très bel endroit, dit-il à M. Havisham, je n’en ai jamais vu de si beau. C’est plus beau encore que le Parc Central.
(Le Parc Central est un des jardins publics de New-York.)
«Et puis, comme c’est grand! ajouta-t-il. Combien y a-t-il de la grille d’entrée au château?
— Environ trois ou quatre milles, répondit l’homme de loi.
(Un mille vaut un peu plus d’un kilomètre.)
— Comme c’est grand!» répéta Cédric.
À chaque instant, l’enfant apercevait de nouveaux sujets d’étonnement et d’admiration.
Ce qui l’enchanta le plus, ce fut la vue d’un troupeau de daims, couchés sur le gazon, qui tournèrent vers lui leurs jolies têtes, garnies de bois élégants, quand le coupé passa près d’eux.
L’enfant n’avait jamais vu de ces animaux que dans les ménageries.
«Est-ce qu’ils demeurent toujours ici? demanda-t-il ravi.
— Sans doute, dit M. Havisham; ils appartiennent à votre grand-père.»
Quelques instants après, on aperçut le château.
Il s’élevait vaste et imposant, avec ses murailles grises et ses nombreuses fenêtres que les derniers rayons de soleil faisaient flamboyer.
Il était hérissé de tours, de créneaux, de tourelles.
Les murs en plusieurs places étaient couverts de lierre.
Devant s’élevait un large espace ouvert, disposé en terrasses plantées de fleurs.
«C’est le plus bel endroit que j’aie jamais vu, dit encore Cédric, la figure brillante de joie. Il ressemble à un palais comme ceux qu’il y a dans mon livre de contes de fées.»
Il vit la grande porte d’entrée ouverte et les domestiques rangés sur deux lignes qui le regardaient.
Il admira beaucoup leur livrée, en se demandant ce qu’ils faisaient là.
Il ne se doutait pas qu’ils honoraient ainsi le petit garçon à qui toutes ces splendeurs devaient appartenir un jour: le beau château qui ressemblait à un palais de contes de fées, le parc magnifique, les grands vieux arbres, les clairières pleines de fougères et de fleurs sauvages, où jouaient les lièvres et les lapins, et les daims aux grands yeux languissants, couchés dans l’épais gazon.
Il y avait à peine deux semaines, il était encore à côté de M. Hobbs, grimpé sur un baril de cassonade ou sur une caisse de savon, avec ses jambes dansant le long de ce perchoir, ne se doutant guère des grandeurs qui l’attendaient, et maintenant il marchait entre deux rangées de serviteurs qui le considéraient comme leur maître et leur seigneur futur, et se tenaient tout prêts à exécuter ses moindres volontés.
À leur tête était une vieille dame, en simple robe de soie noire.
«Voici lord Fauntleroy, madame Mellon, lui dit M. Havisham, qui tenait le petit lord par la main.
Lord Fauntleroy, voici Mme Mellon, la femme de charge du château.»
Cédric lui tendit la main.
«C’est vous, m’a-t-on dit, qui avez envoyé le beau chat à maman pour moi; je vous remercie beaucoup.
— J’aurais reconnu Sa Seigneurie partout où je l’aurais vue, dit la femme de charge, pendant qu’un sourire de contentement se répandait sur sa figure; c’est le capitaine trait pour trait.
Voici un grand jour, my lord,» ajouta-t-elle.
Cédric se demanda pourquoi c’était un grand jour.
Il lui sembla voir briller une larme dans les yeux de la vieille dame; évidemment, pourtant, elle n’éprouvait pas de chagrin, car elle lui sourit de nouveau:
«La chatte que j’ai envoyée à la Loge a deux beaux petits chatons, dit-elle encore; on les portera dans l’appartement de Sa Seigneurie.»

Chapitre II

Quelques minutes plus tard, le grand et imposant valet de pied qui avait escorté Cédric jusqu’à l’entrée de la bibliothèque, en ouvrit la porte et annonça d’un ton tout à fait majestueux: «Lord Fauntleroy, my lord.»
Il n’était qu’un domestique; mais il sentait que c’était un jour solennel que celui où le jeune héritier était mis pour la première fois en présence de celui qui devait lui laisser un jour son nom et son titre.
Cédric entra dans la chambre.
C’était un bel et grand appartement, meublé avec un luxe sévère, et garni presque tout autour de planchettes couvertes de livres.
Les tentures et les draperies étaient si sombres, les croisées garnies de vitraux étaient si profondément encaissées, le jour qui baissait donnait si peu de clarté, que c’est à peine si on voyait le bout de la pièce, et qu’au premier aspect elle produisait un effet lugubre.
Pendant quelques instants, Cédric crut qu’il n’y avait personne dans la chambre; mais il finit par distinguer, près du feu qui brûlait dans une vaste cheminée, un grand fauteuil, et dans ce fauteuil une personne assise.
Sur le plancher, à côté d’elle, était étendu un chien, appartenant à l’espèce des grands dogues.
Ses jambes et sa tête étaient presque aussi grosses que celles d’un lion, et il rappelait encore le roi des déserts par la couleur fauve de son pelage.
En entendant s’ouvrir la porte, il se leva majestueusement et marcha à pas lents au-devant du nouveau venu, comme pour lui faire les honneurs de l’appartement.
Alors la personne qui était dans le fauteuil, craignant sans doute que l’enfant eût peur, appela: «Dougal, venez ici, monsieur!»
Mais il n’y avait pas plus de crainte dans le cœur du petit lord qu’il n’y avait de méchanceté.
Il posa sa main sur le collier du gros chien, de la manière la plus simple et la plus naturelle du monde, et tous deux s’avancèrent vers le personnage enfoncé dans le fauteuil, le chien humant l’air fortement, tout en marchant.
Ce personnage alors leva les yeux vers eux.
Tout ce que Cédric vit, c’est que c’était un grand vieillard avec des moustaches et des cheveux blancs, des sourcils en broussailles, et un nez semblable à un bec d’aigle entre deux yeux perçants.
Ce que le comte vit, c’était une gracieuse et enfantine figure, dans un costume de velours noir, avec un col de dentelle, et des boucles d’or qui flottaient autour d’un beau et mâle petit visage, dont les yeux rencontrèrent les siens avec un regard d’innocente sympathie.
Si le château ressemblait, selon ce qu’avait dit Cédric, à un palais de conte de fées, on peut dire que le petit lord ressemblait lui-même au prince Charmant qui figure dans ces contes.
Une flamme soudaine d’orgueil et de triomphe brilla dans les yeux du comte quand il vit combien son petit-fils était grand, beau et fort, et avec quelle tranquille hardiesse il se tenait devant lui, la main posée sur le cou de l’énorme chien.
Il ne déplaisait pas au farouche gentleman que son petit-fils parût ne montrer aucune crainte ni du dogue ni de lui-même.
Cédric le regardait du même air qu’il avait regardé la gardienne de la grille et Mme Mellon, la femme de charge.
«Êtes-vous le comte? dit-il quand il fut arrivé près du fauteuil. Je suis votre petit-fils, lord Fauntleroy, que M. Havisham a amené ici.»
Et il tendit la main au comte.
«J’espère que vous allez bien, continua-t-il d’un ton affectueux: je suis très content de vous voir.»
Le comte prit la main qu’on lui tendait.
Il était tellement étonné qu’il ne trouvait rien à dire.
Il promenait les regards de ses yeux enfoncés des pieds à la tête de la petite apparition.
«Vous êtes content de me voir? répéta-t-il.
— Oui, répondit lord Fauntleroy; très content.»
Il y avait une chaise près du comte, il s’y assit: la chaise était haute, et les pieds du petit homme se balançaient au-dessus du parquet; néanmoins Cédric semblait tout à fait à son aise.
Il regardait son auguste parent avec attention, quoique modestement.
«J’ai toujours cherché à me figurer comment vous étiez, dit-il. J’y pensais dans mon hamac, sur le vaisseau, et je me demandais si vous ressembliez à mon père.
— Eh bien? demanda le comte.
— Eh bien! répliqua Cédric, j’étais très jeune quand il mourut, aussi je ne me le rappelle pas très bien; mais je ne crois pas que vous lui ressembliez.
— Vous êtes désappointé, alors? demanda le comte.
— Oh! non, répondit poliment le petit lord.
Naturellement cela fait plaisir de voir quelqu’un qui ressemble à votre père; mais cela n’empêche pas que votre grand-papa vous plaise, quand même il est tout différent de votre père.
On aime toujours ses parents, et on les trouve toujours très bien.»
Le comte parut un peu déconcerté.
Il ne pouvait pas dire, lui, qu’il eût jamais aimé ses parents.
Il avait au contraire été un tyran pour tous les membres de sa famille, et il s’en était fait haïr cordialement.
«Quel est l’enfant qui n’aime pas son grand-père, surtout un grand-père qui a été si bon que vous l’avez été pour moi? reprit Cédric.
— Ah! dit le comte avec un singulier éclair dans les yeux, j’ai été bon pour vous?

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